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Mensonges pour un monde Parfait

INTÉRIEUR – BUNKER – JOUR

Le gros général CHEVAL rédige un rapport sur une table de bois. Il porte un uniforme militaire des années 14. Ses yeux fugaces montrent un homme doué, mais peu sûr de lui. Le Capitaine FOLSHON est allongé sur une paillasse, il dort. Un chapeau de Cow-boy noir lui couvre les yeux. Sa veste décontractée, et ses bottes noires montrent un homme d’une trentaine d’année en rupture avec son temps. Il fait un bon mètre 82, bien en corps. Tout chez lui évoque une intelligence au dessus de la moyenne. Il semble d’une franchise débordante, mais tient parfois une tendance à l’introspection. Une arme : un fusil à pompe, repose en équilibre prêt de sa main. Un soldat fait brusquement irruption dans la guitoune. Folshon ne bouges pas.

SOLDAT
(Paniqué)

CAPITAINE FOLSHON !

FOLSHON
(Il tire sur son chapeau)
Quoi encore ?

SOLDAT
(Paniqué)
On nous attaque !

FOLSHON
(Agacé)
Et alors ?

Mensonge pour un monde parfait.png

SOLDAT
(étonné)
Et alors ? Nous attendons vos ordre !

FOLSHON
(Se retournant dans son lit)
Plus tard… Après la sieste…

GÉNÉRAL CHEVAL
(Se levant de sa table, énervé)
CAPITAINE FOLSHON ! Vous allez bouger vos fesses et plus vite que ça ! Sinon, je vous tanne une raclé qu’les bleues d’en face en pleurerons pour vous. Maudit flemmard de furoncle dégénéré ! J’devrai vous foutre dehors, tient qu’ça vous donnerait une bon’leçon !

FOLSHON
(Se levant à contre cœur, dépité)
Bien ! C’est bon ! J’ai compris ! Même pas droit à un poil de reconnaissance, (renfrogné) j’vous jure… (Ironique) Capitaine Folshon à la rescousse ! Prêt à en découdre avec ses ennemis ! (Se plaçant devant le général qui ne le gène absolument pas, provoquant) Permettez général, j’ai une guerre à gagner, moi !

Le général se pousse en le fixant avec de petits yeux méchants.

CHEVAL
(hors de lui)
Grenons de Dieu : C’est qu’ils se fout d’ma gueule la pourriture ! Vous êtes la honte des armées Némourienne ! Macarel ! Je ferai un rapport sur vous, et ça tiendra d’la chance qu’ils décident pas d’vous passer par les armes, tient !

FOLSHON
C’est ça : à toute gros lard !

Le capitaine sort sous une averse d’injures.

SOLDAT
Puis-je vous poser une question général ?

CHEVAL
(Se calmant, mais néanmoins agacé)
Une question ? Faites !

SOLDAT
Pourquoi garder cet insubordonné ?

CHEVAL
Le capitaine Folshon est peut-être un imbécile, mais c’est un tacticien hors pair. J’en connais pas deux d’aussi brillant : aucune bataille de perdue, des pertes limités… Un vrai génie, quoi ! Mais il est rongé dedans : une culpabilité dévorante.

SOLDAT
Une culpabilité ?

CHEVAL
(Riant)
Qui sait petit, qui sait ? Après tout, il suffit de savoir s’y prendre pour qu’il travaille pour vous…

Un voile rouge recouvre toute visibilités.

2) INTÉRIEUR – SALLE DU SPECTACLE – JOUR

Une quinzaines de personnes sur scène et habillées de vêtements gris s’éveillant. Ils sont reliés à une étrange machine. Ils sont acclamés par une foule en délire qui vient d’assister au spectacle via de grands écrans. Les écrans se rallument et une voice-over démarre. Le générique défile. L’invention du Spirifilm par FOLSHON BEDIA à permis la création d’une nouvelle génération de films : Les acteurs sont les spectateurs. Chacun d’eux incarnant un personnage dans un univers récrée par une machine et projeté dans leurs esprits. Les acteurs sont présents de façon psychique, mais n’ont aucunes volontés propre : ils suivent à la lettre le scénario et les dialogues. Les créateurs-programmateur de spirifilms n’incarnant généralement pas de personnages, et veillant au bon déroulement des séances. C’est pourquoi, ils sont surnommés les Perductors. Ils ont un contrôle total sur le film et peuvent, s-ils le souhaitent y mettre fin. Cheval approche Folshon pour lui parler en privé. Pas de chance : il est entouré d’une marée d’admirateurs. Il se fraye un chemin dans la foule, envoyant valdinguer les plus petits et – grâce à sa corpulence excessive ainsi que son caractère injurieux – détourne les plus grands de son objectif. Enfin, arrivé au centre de la marée, essoufflé par l’effort inhabituel qu’il vient de fournir, il glisse quelques mots à Folshon pour le féliciter. Il le prévient qu’il est sur un projet très important, et qu’il faut qu’ils se voient absolument après le festival. A peine à t-il finit sa phrase, que les haut-parleurs annoncent le verdict : C’est Folshon qui gagne pour la cinquième années consécutive. Des gloussements furieux hurlant leurs amours à Folshon. Des gardes, armées repoussant les fans tandis que Folshon remonte sur scène. Comme par magie, un micro apparaît devant sa bouche. Il se réclame la gorge et remercie.

3) LIEUX INCONNU – NOIR

Une dame tout de rouge vêtue, sensuelle, belle, magnanime : Des yeux noisettes, un nez retroussé, des cheveux brun tombent en cascade, et un sourire aguicheur font là bien jolie fille. De taille moyenne, elle regarde avec insistance devant elle. Derrière sa beauté se cache néanmoins comme une fatigue sans âges. Devant elle, Folshon, pâle. Une arme à la main, les yeux hagards. Des roses jaunes ensanglantées pleuvent en silence. Roulant de la main féminine, une pomme verte s’échappe. A l’arrière plan, de longues courbes blanches se dessinant tandis que le corps de la femme tombe lentement. Le coup de feu retentit et Folshon se réveille.

4) INTERIEUR – MAISON DE FOLSHON – MATIN

Folshon reste quelque instant sans bouger. Aucunes expressions n’émane de son visage. Une larme roule lentement sur sa joue. Il se lève lentement pour son trin-trin. Dehors, le jour broie du noir. Il n’y prête pas attention : trop habitué à voir les couches de pollutions masquer le soleil. Il place une pastille dans un bol qu’il insère dans un hydrateur. Un liquide semblable à du lait s’en dégage. Il le boit à petites gorgés. Son téléphone sonne, il ne bouge pas. Le répondeur transmet un message de Cheval. Le gros lui impose un rendez-vous pour le lendemain. A sa voix, il y a vraiment quelque chose d’important. Il laisse du lait à laper pour son chat, puis s’assoit religieusement auprès de son spiri-transcripteur. Il sort une petite clef accrochée autours de son cou et crochète une boite aux bords manufacturés d’or. Dedans, une cassette : un spiri-film. Précautionneusement, il l’insère, tel un rituel sur son spiri-transcripteur. Il place ensuite des électrodes sur sa tête et met la machine en marche.

5) SPIRITRANSCRIPTEUR – BLEU

Un voix nasillarde lui demande ce qu’il veut faire. Il envoie le film. La voix le met en garde sur le caractère défectueux de la cassette. Il passe outre l’interdiction.

6) EXTÉRIEUR – LAC – AURORE

THEONIE, la femme de ses rêves est devant lui. Elle lui reproche d’être revenue. Lui, esquisse un sourire convenue et dit l’aimer. Il s’excuse, car ses cauchemars reviennent dès qu’il ne la voit pas. Il lui dit avoir encore gagné le concours annuel. Elle le félicite, mais lui s’en moque. Il lui demande encore pardon pour l’avoir tuée. Elle lui rétorque que c’était un accident, qu’il ne pouvait pas savoir. Et puis, la découverte qu’une  »mort » virtuelle entraîne la séparation du corps de l’esprit a permis d’inventer une protection numérique : Le Guard. Au contraire des spectateurs, Théonie – possédant les privilèges des Perductors – n’est pas vouée à reproduire le même schéma scénaristique du spiri-film. Elle est prisonnière du film, à jamais… Ils mettent fin à la conversation.

7) EXTÉRIEUR – RUE – JOUR

Pour sortir de son immeuble, Folshon se fraye un chemin dans les escaliers envahit de clochards. Il laisse une pièce à l’un d’eux. Dehors, une queue s’étire à perte de vue. Il passe devant l’homme qui distribue la soupe populaire. Les stocks s’amenuisant, et, en manque de nourritures, la foule s’agite, l’émeute éclate. Des policiers lâchant leurs chiens en tirant sur la foule. Quelques personnes s’effondrant, la foule se disperse. Face à la cohue générale, Folshon se fait petit, rasent les murs. Arrivé devant le lieu de son travail – Un gigantesque immeuble surplombant des escaliers de marbres – il aperçoit des panneaux à terre. Il s’approche, et ramasse l’un d’eux. L’affiche dévoile – gribouillé dans une langue peut compréhensible – toute une haine contre les spiri-film. Il la laisse choir à terre et demande les revendications de la manifestations à un milicien armée. Les mots que lui glisse celui-ci ne sont que trop familier : les spiri-film sont considérés comme des entités voilant la réalité du monde, et une fuite trop facile vers une vie alternative. Folshon n’écoute pas la fin des propos de l’homme et monte les marches quatre à quatre.

8) EXTÉRIEUR – GUERRE DES TRANCHÉES – JOUR

Un soleil de plomb inonde de ses rayons une terre desséchée. Roulant, un tambour résonne au loin. Une trompette vacille. Un capitaine encourage ses soldats pour la bataille. L’action se met sur pause et revient un peu en arrière. Le temps reprend son cours normal, et les paroles du capitaine sont légèrement modifiés. Folshon, fantomatique, observe le déroulement de l’action. Il prend parfois quelques notes dans son carnet de velours rouge. Il demande une pause puis remet l’action. D’un coup, le ciel change de couleurs. Plus sombre, prenant un ton jaune, la vidéo perd en netteté. Surprit, Folshon demande la pause. Ça ne marche plus ! Il la redemande sans plus de succès. Fronçant des sourcils, il ordonne une déconnexion immédiate. Pas de résultats. Le capitaine vient de finir son discours et ordonne la bataille, les soldats s’élançant, hurlent. Folshon tape des mains. Une télécommande apparaît. Il appuie sur pause. Le temps s’arrête, il souffle, puis, appuie sur le bouton rouge afin de déconnecter. Mais au lieu de s’éteindre, le spiri-film reprend de plus belle ! Une sirène hurle : Une attaque informatique ! Un virus vient d’infiltrer le spiri-film ! Les soldats s’élançant dans leurs folies meurtrières. Les balles sifflent. Une seconde sirène tonitrue : Le Guard vient d’être détruit ! Si un soldat vient à mourir, l’acteur serait prisonnier à jamais du film ! Voyant ses pouvoirs de Perductor diminué, Folshon ne voit plus qu’une solution pour protéger ses acteurs. Se plaçant au milieu, il fait apparaître toute sortes d’objets pour construire une frontière entre les deux armées s’affrontant, et évite ainsi un maximum de pertes. Alors qu’il croit sa tâche achevée, un immensse ver surgit de nul part, dans un nuage ténébreux. Saccagent, tuant tout sur son passage, le lombric semble être un mange-monde. Folshon essaie de le bloquer du mieux qu’il peut. A chaque fois qu’il pense l’avoir immobilisé, le ver, dans un sursaut se dégage et reprend sa funeste course. A bout d’idées, il conçoit une immense pique qu’il plante dans l’œil de l’animal : sans effets et même pire ! Une pluie rouge s’abat violemment. Ce n’est pas de l’eau : des grêlons, puis des javelots de glaces se forment, déchiquetant les malheureux se trouvent dessous. Folshon attire à lui les acteurs toujours vivant et les places dans un cocon blindé. Le monde se déforme sous ses yeux : une colline s’effondre, le ciel se rapproche dangereusement du sol. Le tout semble être prit dans un cyclone. Au centre, un vortex aspire toute traces de matières. Alors que tout semble être perdu, Cheval apparaît prêt de Folshon. Étonné de cette impossible apparition, il lui demande des explications. Mais lui répondra plus tard. Il veut voir si-il y a des survivant dans les autres spiri-film. Il crée une sorte de portail qu’ils traversent ( avec le cocon). Le tout est téléporté dans un autre monde.

9) NÉANT – NÉANT – NÉANT

Force est de constater que tous les spiri-mondes sont détruits. Cheval redemande à Folshon qu’ils se voient en priorité dans le monde réel. Dans un lumière blanche, les  »survivants » réintègrent leurs corps. Un homme lui conseille de rentrer chez lui pour se reposer.

10) INTÉRIEUR – TRAVAIL DE FOLSHON – JOUR

Folshon se lève, hagard. Un homme lui tape sur le bras, le remercie et lui dit de rentrer chez lui.

11) INTÉRIEUR – SPIRI – TRANSCRIPTEUR – BLEU

La voix nasillarde lui demande quelle action il veut désormais effectuer. Il demande à voir Théonie.

12) EXTÉRIEUR – LAC – AURORE

Folshon conte l’anecdote à Théonie qui le calme. Elle lui conseille de contacter au plus tôt Cheval afin de comprendre pourquoi et comment il s’est téléporté dans le film. Elle en profite pour lui reprocher de ne pas vivre auprès de ses semblables dans la zone épuré car il aurait put voir immédiatement Cheval.

13) INTÉRIEUR – MAISON DE FOLSHON – SOIR

Folshon observe son chat jouer avec une pelote de laine. Pensif, il oublie son repas : une soupe maigre avec du pain frais prédécoupé. Dans sa tête résonne le coup de feu. Dans son assiette, il voit une robe rouge s’effondrer peu à peu.

14) INTÉRIEUR/EXTÉRIEUR – JUGE – LUMIÈRE ELECTRIQUE.

Folshon est devant six juges rouges. Au milieu, un cercueil de bois. Un juge se lève et déclare Folshon coupable pour avoir tué Théonie, déclarant la peine de mort. Autour de lui, comme en rêve, la foule hurle sa haine. Le rêve tourne au cauchemars lorsque le cercueil tombe et qu’il entrevoit le corps de Théonie s’animer, l’accusant. Les mots refusent de sortir, il bulle. Une torpeur le prend soudain. Sa tête vrille tandis que le monde autour de lui disparaît. Des anges irent, leurs chants chaotiques se font aiguës, transperçant, transcendant toutes réalités. A genoux, prêchant pardon aux tempétueux, des chaînes sortent du sol, l’immobilisant. Les visages se négativent (sens colorimétrique) et une aura noire le recouvre. La Mort vient. Elle claque des doigts. Les chaînes s’étirent, l’écartèlant. Son torse est mis à nu et, de sa poitrine, un cœur jaillit, attiré irrésistiblement par Elle. La Mort ricane, libérant un flot de braises ardentes sur le front de Folshon. Enfin, de Sa faux, Elle coupe les quelques fibres qui relient son cœur au corps. Tout à coup, relevant la tête, Folshon, à sa grande horreur, s’aperçoit que la Mort possède le même visage que lui. Le miroir se fendille et Folshon redécouvre la réalité.

15) INTÉRIEUR – MAISON DE FOLSHON – SOIR

Folshon décroche le téléphone, sûr de lui. Il compose fébrilement un n° et attend. La ligne est vide, désespérément vide. Dans le long silence – parsemé de TUT – il regarde la petite boite manufacturée d’or. Une voix intérieure lui hurle d’aller voir. Dans son esprit se dégage le visage de Cheval. N’en pouvant plus, il laisse tomber son téléphone, enfile une veste et sort de sa maison.

16) INTÉRIEUR/EXTÉRIEUR – TAXI – CRÉPUSCULE/NUIT

Les derniers rayons du soleil disparaissent. Sous les lumières défilantes des réverbères glauques, Folshon, l’instant d’un clignement d’œil entrevoit la silhouette de Théonie. Un seconde fois, puis une troisième. Il demande au chauffeur de s’arrêter. Elle est de dos, il s’approche. Il lui pose la main sur l’épaule et une main se pose sur la sienne. La forme face à lui disparaît. La femme qui est désormais dans son dos l’entoure de ses bras, l’empêchant de bouger.

THEONIE
(Résonnante d’irréalités)
Dis, où vas-tu ? Dis, quant reviendras tu ? Dis, au moins, le sait tu ? Que tout le temps qui passe ne se retrouve guère, que tout le temps qui passe ne se retrouve plus… Reviens ! Reviens ! J’ai besoin de toi, je te veux avec moi, auprès de moi, pour moi.

FOLSHON
LAISSES MOI !

Le chauffeur, surpris, pile. Un coup d’œil dans le rétro le fait soupirer : Évidement ! Il faut toujours que les fous prennent son taxi ! La voiture passe deux barrages. Ils pénètrent – comme l’indique un panonceaux – dans la zone épuré (V.I.P). Folshon présente sa carte d’identité. Les policiers ne lui posent aucun problèmes. La voiture redémarre en trombe. Dans un crissement de pneus, la voiture s’arrête devant un manoir. La grille d’entrée grince, mais s’ouvre sous la pression. Il frappe à la porte d’entrée, sonne, cri : pas de réponses. Prit d’inspirations, il défonce la porte. Le verrou est déjà pulvérisé ! Folshon tombe la tête la première sur un tapis couvert de sang.

17) INTÉRIEUR – MAISON DE CHEVAL – PÉNOMBRE

Le hall d’entrée le mène à une porte. Derrière : le même tapis et une nouvelle porte. Il traverse rapidement la pièce et ouvre de nouveau. Même chose. Il regarde derrière lui et fait demi-tour. Il traverse une dizaine de pièces identiques en courant, pris au piège. Fatigué, il se repose. Le tapi le fixe, accusateur. Il le soulève. Dessous : rien du tout. Seulement des planches de bois. Une lumière entre elles attire son regard. Il se penche et un goutte de sang lui tombe entre les deux yeux, comme si la gravité été inversé. Il prend son couteau et gratte pour agrandir le trou. Il s’écorche le pouce. Son sang est jaune. Il nettoie son doigt avec un mouchoir. Il n’y a plus aucunes traces de blessures. N’y prêtant pas plus d’attentions, il regarde dans le trou. Il s’y voit, un pistolet sur la tempe. Sa main droite s’empare d’un pistolet qu’il n’est pas censé posséder. Il se le colle sur la tempe, prêt à en finir avec cette folie… La porte s’ouvre et surgit Théonie. Il la menace de son arme. Elle lui demande s-il vas tuer une seconde fois. Folshon est persuadé qu’elle n’est qu’une hallucination. Il tire. Elle tombe. Mais au lieu que ce soit Théonie, il découvre Cheval, mort. Une balle entre les deux yeux. Il se prend la tête entre deux-mains.

18) INTÉRIEUR – MAISON DE FOLSHON – NUIT

Folshon renverse sa soupe froide. Ne sachant plus où il en est. Le bruit ininterrompu du tic-tac régulier de la grosse horloge de son salon lui fait lever les yeux. Elle tourne à l’envers. Ne voulant pas en savoir d’avantage, il va s’asseoir auprès de son spiri-transcripteur et envoie le film.

19) INTÉRIEUR – SALLE DU SPECTACLE – JOUR

Une quinzaines de personnes sur scène et habillées de vêtements gris s’éveillant. Ils sont reliés à une étrange machine. Ils sont acclamés par une foule en délire qui vient d’assister au spectacle via de grands écrans. Les écrans se rallument et un voix off démarre. Le générique défile. L’invention du Spirifilm par CHEVAL NACER[…] Folshon se faufile dans la foule et, étonné de voir Cheval en vie, lui demande s-il n’a rien. Cheval se moque de lui et lui rappelle de ne surtout pas oublier leur petit accord…Le jury déclare Cheval gagnant. Le gros monte sur scène et déclare quelques mots.

20) LIEUX INCONNU – NOIR

Théonie meurt de nouveau, assassiné par Folshon.

21) INTÉRIEUR – MAISON DE FOLSHON – JOUR

Folshon se réveille en larme, boit son lait, et donne le reste au chat. Cheval, via le téléphone lui laisse un message rieur lui disant de ne pas oublier leurs petits accords. Tout d’un coup, il remarque que ses vêtements sont tâchés de sang. Des policiers débarquent, le plaquent au sol. Le chauffeur de taxi le reconnaît. Il est amenée de force par la police.

22) INTÉRIEUR – COMMISSARIAT – JOUR

Un petit enquêteur moustachu s’énerve et lui demande pourquoi il a tué Cheval. Lui se défend : il a seulement tué Théonie. L’enquêteur demande pourquoi il s’accuse d’un autre meurtre. Folshon avoue que ce n’est pas lui, qu’il a été victime du terrorisme. L’enquêteur dément cette dernière parole. Il ouvre les rideaux. Dehors, il fait un beau temps, sans pollutions. Des commerçants bavardent et quelques passants s’arrêtent pour regarder les étalages de fruits et légumes. Choqué, et perdu dans ses pensées, Folshon se souvient peu à peu. Il explique tant pour lui que pour les policiers.

23) INTÉRIEUR – MAISON DE CHEVAL – JOUR

Folshon pénètre dans la maison. Face à lui, Cheval. Folshon lui hurle en avoir marre de son chantage. Il lui vole la gloire, l’invention du spiri-transcripteur et ses spiri-films. Tout ça parce qu’il l’a vu tuer sans faire exprès Théonie. Lorsqu’il lève l’arme pour tirer sur Cheval, Théonie apparaît à ses cotés, fantomatique, et appui à sa place sur la gâchette. Cheval s’écroule, troué contre le tapis.

24) EXTÉRIEUR – LAC – AURORE

Théonie lui souhaite la bienvenue. Elle lui demande s-il a réussit à tuer Cheval. Il dit ne même pas savoir s-il la tué. Elle paraît déçut qu’il ne se souvienne pas. Tout à coup, il s’aperçoit qu’elle ne peut savoir qu’il a potentiellement tué Cheval, puisqu’il ne lui en a pas encore parlé. Elle en rit, l’accusant. Elle s’est vengée à travers lui, car ce n’est pas Folshon qui a tué Théonie, mais Cheval ! La Guard n’existe pas ! C’est une invention !

25) INTÉRIEUR – TRAVAIL – FLASH-BACK

En voice over : Cheval connaît le génie de Folshon. Jaloux, il fomente un complot. Il organise un  »test » pour vérifier le degrés de dangerosité en cas de mort dans un spiri-film. Durant l’action, il empoisonne Théonie qui meurt et peut  »menacer de dénoncer » Folshon qui se croit coupable. De cette manière, il peut profiter du génie de Folshon et garder l’invention pour lui. Sauf qu’il ne pouvait pas savoir que l’âme de Théonie resterait bloqué dans le spiri-film. Jours après jours, elle poussa Folshon à tuer Cheval. Folshon se retrouve alors bloqué entre le chantage de Cheval, son désespoir du premier meurtre et la pression de Théonie. Ce qui le rend de plus en plus dingue. Il cherche à échapper à la réalité, d’où ses délires improbables lorsqu’il ne se trouve pas dans un Spiri-film.

26) EXTÉRIEUR – LAC – AURORE

Théonie se rie de Folshon pour avoir été aussi naïf. Son visage se fend littéralement en deux. Le ciel se couvre, et de la neige tombe. D’abord blanche, puis jaune. Folshon tente de fuir par le lac – l’eau y est collante – il s’empatte dessus. Sa tête s’enfonce dans l’eau. Les yeux de Théonie apparaissent sur le sol mou – bientôt rejoints par une dizaines d’autres – qui l’épient. Le lac se fend et se transforme en une bouche gigantesque. Folshon se défend comme il peut, mais finit par se faire avaler.

27) INTÉRIEUR – COMMISARIAT – JOUR

L’inspecteur tape violemment contre la table. Folshon se réveille. L’inspecteur envoi un pavé dans la mare : Théonie n’existe pas. Elle n’apparaît dans aucuns fichiers, ni dossiers. Folshon l’a imaginée et surtout personnalisé : elle n’est qu’un projet. Un projet entre Folshon et Cheval. L’inspecteur sort un petit carné rouge de son dossier. Dessus est inscrit : Carnet intime de Cheval. L’inspecteur tend le carné à Folshon qui le lit.

28) INTÉRIEUR – TRAVAIL DE FOLSHON – JOUR

Cheval et Folshon créent Théonie (une nouvelle espèce de Perductor, mais informatique). Tout se passe bien. Jusqu’au jour où Théonie devient indépendante. Théonie commence à devenir embarrassante, dangereuse (elle envahit d’autre spiri-monde) et créer des troubles chez les spectateurs en sa présence, les manipules… En bref, elle est mal programmée. Cheval veut la supprimer et recommencer, mais Folshon refuse. Cheval se rend compte que Folshon est totalement dominé par le programme. Pour l’en délivrer, il font le  »test » et Cheval supprime Théonie. Folshon tombe dans une dépression grave. Il devient inapte au travail. Cheval le renvoie chez lui, par des congés maladies mais Folshon croit que cheval veut lui évincer la gloire de l’invention. Cheval n’avait pas prévue que Folshon garderait un sauvegarde du projet chez lui. Théonie, toujours  »vivante » veut se venger de cette trahison et pousse Folshon à tuer Cheval.

29) INTÉRIEUR – SALLE DU JUGE – JOUR

Folshon est devant six juges rouges. Au milieu, un cercueil de bois. Un juge se lève et déclare Folshon coupable pour avoir tué Cheval et déclare la peine de mort. Autour de lui, comme en rêve, la foule hurle sa haine. C’est alors que Théonie s’installe prêt de lui. Elle semble être imperceptible à la vue des autre. Elle lui explique la situation. En faisant des expériences pour se téléporter entre les film, il a finit par confondre film et réalité. Son apparition successive dans les films d’autres Perductors à créer une nouvelle histoire dont il est l’inventeur original. Comme pour confirmer ses paroles, Cheval sort du cercueil en bois. Il leurs fait un signe pour attirer l’attention, Théonie claque entre ses doigts et un voile rouge tombe.

30) INTÉRIEUR – MAISON DE FOLSHON – JOUR

Théonie et Folshon se réveillent de leurs Spiri-transcripteur. Théonie lui prépare un petit thé et le réconforte. Le chat miaule. Une sonnerie à la porte. Théonie s’en charge. Suspicieux, Folshon la suit discrètement. Cheval est là. Les deux se disputent violemment. Cheval accuse Théonie de faire partit des terroristes et de vouloir s’approprier l’invention de la téléportation dans les films. Théonie lui tire dessus. Cheval s’effondre. Le corps semble se volatiliser dans l’air. Car ils sont toujours dans un spiri-film ! Folshon se cache derrière un mur, réfléchissant à toutes vitesses. Théonie l’appelle. Il reste immobile, paralysé par la peur. Finalement, il décide qu’il ne craint rien et fait comme s-il n’a rien vue.

31) INTÉRIEUR – MAISON DE FOLSHON – PLUS TARD

Théonie et Folshon mangeant aux chandelles. Théonie arrive petit à petit au sujet de la téléportation. Elle lui demande de façon directe la façon dont il arrive à se téléporter. Lui répond calmement qu’il sait pertinemment qu’elle est une terroristes. Théonie se fige. Se déchirant, l’univers s’obscurcit. Peu à peu, la table, les meubles, et les murs de la maison disparaissent. Le néant déborde, submergeant tout. Théonie se transforme en un immense ver (du champ de bataille.) Le monstre enserre Folshon. Ce dernier se débat. Mais rien à faire. Le téléphone sonne. Devant lui, un combinet n’attend que sa main. Il l’attrape et décroche. C’est Cheval : Il veut lui parler. Folshon accepte. Cheval affirme que Folshon est un Perductor informatique défaillant. Folshon s’aperçoit que c’est lui le ver. Prisonnière de sa queue, Théonie se débat. Deux coups de feu résonnent. Le téléphone est pulvérisé. Sous les questions de Folshon, Théonie explique. Folshon a été créer par elle. Se rendant compte de son caractère défaillant, Cheval voulait le détruire. Théonie, elle, tenait à le garder pour le reprogrammer. Elle quitta son travail et rejoignit la résistance. La résistance combat les réalités créer par les Spiri-film car ceux-ci détruisent tous contacts avec le réel : car cela empêche les humains de vivre pleinement leurs existences. La découverte que Folshon, une entitée numérique puisse devenir  »humain » déconcertât les résistants qui l’adoptèrent. Folshon se construit psychologiquement seul. Il est même parvenu à se déplacer de films en films. Grâce à cette nouvelle arme, les résistants combattirent les Perductors. Mais là où la puissance de Folshon s’exprime, se cache aussi ses faiblesse. Les Perductors créèrent une scène où Folshon tuait Théonie. L’histoire le rendit semi-fou. Hantises, mensonges personnels, folie… Folshon oublia même qu’il était une entité numérique. Ne pouvant en supporter d’avantage, Folshon se met à hurler qu’il veut le silence. Le noir englobe tout.

32) INTÉRIEUR – PRISON – JOUR

Folshon est dans sa cellule, en prison. Un goutte à goutte régulier résonne l’humidité. Il tape un mur pour en vérifier la consistante réalité. Face à lui, un prisonnier au visage hagard. Un bruit de pas régulier lui fait lever la tête. Quatre hommes devant la grille. L’un ouvre la cage et lui annonce que c’est l’heure. Ils lui font traverser un long couloir. De lointains cris réclament Folshon. Devant ses yeux se dressant parfois le mirage de Théonie et de Cheval, le narguent. Il passe son chemin, sans en tenir compte. Les cinq hommes atteignent une salle obscure, face à un public silencieux. Au milieu, se dresse une guillotine. On le fait asseoir. Il demande une dernière faveur : celle de pouvoir mourir dans le même spiri-film que Théonie. La grâce lui est accordée. Un homme amène la boite manufacturé d’or. On le branche au spiri-transcripteur.

33) EXTÉRIEUR – LAC – AURORE

Théonie est là qui l’attend. Il sourit.

34) EXTÉRIEUR – HEURE J – JOUR

Casque sur la tête, l’huissier regarde l’heure. Il fait signe à l’un de ses collègues.

35) EXTÉRIEUR – LAC – AURORE

Folshon créer sous les yeux de Théonie une sorte de portail. Un portail qui les relies à un monde qu’il décrit comme parfait. Ils franchissent la porte.

36) EXTÉRIEUR – PERFECT WORLD – AURORE

De milles couleurs, miroitant de cents facettes, les prairie de Léinis chevauchent les vents dans de lentes et langoureuses pulsations. Au loin, un petit village, gravure artistique d’un peintre idéaliste, pulse la vie quotidienne de voisins sympathiques. Un heureux monarque vivant dans son château, émeraude à l’eau pure. Quelques moulins aux chaudes pierres d’été signifiant le pain chaud sans l’amertume d’ouvrage. Le ciel flamboie des harmonieux rayons d’une aurore boréale et, sous la fine pluie rafraîchissante, un arc en ciel dessine les contours d’un divin soupir : c’est l’extase imaginaire d’un béguin incertain face au monde parfait.

 

37) INTÉRIEUR – PRISON – SOMBRE

Un homme pose sa main sur le levier mortel.

38) EXTÉRIEUR – PERFECT WORLD – AURORE

THEONIE
(Rêveuse)
Comment savoir que tout cela existe ? Resterons nous dans ce monde ? Comment être sûr ?

39) INTÉRIEUR – PRISON – SOMBRE

La guillotine s’abat.
Blanc.

FOLSHON
(sûr de lui)
Sûr ? (rire) Qui sait ?

40) GENERIQUE

Apostille : Ce scénario doit beaucoup jouer sur la voix intérieure de Folshon. La voix concrétise le doute et les pensées du spectateurs. La structure est faite pour révolutionner la conception de l’histoire et de son interprétation en permanence qui est à chaque fois, logique. Mais il y a une solution unique permettant de comprendre la profondeur psychologique du personnage.

Dorian Clair | 2012

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