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Ma très chère Femme

Avant tout, je tiens à m’excuser d’une annonce aussi brutale. J’ai pris la décision de mettre fin à mes jours. Depuis la mort de Maman, nos problèmes ne cessent de s’accroître. Je ne contrôle plus rien. Mes amis s’éloignent, j’ai été viré du boulot. Toi mon amour, tu veux divorcer. Notre fille ne m’adresse plus la parole. Je suis certain qu’elle me déteste. J’ai fais tout ce qui est en mon pouvoir pour que cela s’arrange... Malgré les problèmes financiers, j’ai crus en une famille unie. J’ai tenté, j’ai échoué. Je ne suis pas aussi fort que je le pensais. Tu trouveras dans l’enveloppe, la bague de nos fiançailles. Je voulais te la rendre depuis quelques temps. C’est un objet inestimable, car il représente le temps où nous nous aimions. Prends en soin, puisses-tu garder ce souvenir de notre union. Je t’aime, ainsi que ma fille adorée. J’espère que tu trouveras les mots pour expliquer mon départ à ce qui nous reste de proches.

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La femme eu un sentiment de regret, puis de soulagement. Cela faisait longtemps que l’auteur leur infligeait d’atroces tourments. A la suite de la mort de sa mère, emporté par la douleur, il s’était enfermé dans l’alcool. Chaque jours, il ratait son travail pour se rendre au bistrot. Le soir, lorsqu’il rentrait imbibé, c’était pour les frapper. Le lendemain, il oubliait la veille et partait dans une journée analogue, et cette boucle, pendant des mois. Elle avait entreprit de le détourner de sa tristesse, invita des amis, afin qu’ils puissent distraire sa peine. A chaque fois, son mari revenait soul, les frappaient sous leurs yeux. Ceux-ci partaient sans un mot, laissant le mal inchangé. Son travail le renvoya pour absentéisme grave, et ce fut la dégringolade. L’emprunt d’argent ne suffisait plus à endiguer l'ardoise des boissons. Les dettes, la maison vendue, la misère, la faim, la haine. De surcroît, il fallait payer le cimetière. Quelques temps plus tard, parut dans le journal : Vend bague, Prix abordable, 26 carats, peu portée, Contacte au***

Dorian Clair | 2008

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