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Brèves

2012

Roméo et Juliette

Compagnie Rictus. Mise en scène David Bobee

Considéré d’un point de vue contemporain, Roméo et Juliette ne correspond en rien au génie humain de l’affrontement inter-sociétaire d’amour, mais de haine. Syllogisme accablant d’une incompréhension délétère provenant du théâtre de la manufacture par sa commande aux priorités économique d’une volonté causale d’oublis fondamental au syntagme, perpendiculant l’œuvre en bouillis informe et infâme d’erreurs testamentaires, légatoire aux axiomes disproportionnés. Si l’insuffisance exige ma critique, c’est que la vanité tonifie d’acrylique une toile d’aquarelle. Oublions le mot pour son phrasé : Shakespeare, martyr ! Shakespeare crucifié sur l’hôtel de la modernité ! Ô larmes. Ô désespoir. Ô tragique histoire de deux amants incompris par leur metteur en scène ! Qu’importe les danses, les effets lumières, les musiques saturés empêchant la bonne écoute d’un texte traduit à la mode ouech-ouech lorsqu’un acteur n’a pas l’âme amoureuse ! Est ce demander un effort surhumain que d’investir un rôle ? Que de nous rendre béant de contemplations et de nourrir une passion par une petite direction d’acteur ? Non, Monsieur Bobee, ce n’est pas en nous faisant croire à un diptyque avec Hamlet que vous sauverez la sauce : cela tiendrait droit que le spectateur serait encore oublié !

Un imaginaire autour de la rencontre Homme-Femme

Atelier d’expression du T.U.N (Nancy)

Une quinzaine d’étudiants, et surtout d’étudiantes mettant le doigt sur les problèmes sociétaires contemporains à travers une série de scénettes. L’identité, la liberté, le partage, la rencontre, le tout dans un décors minimaliste et un éclairage basique. Dommage que le texte ne soit pas comprit… Surtout, lorsqu’à la sortie, la discussion des acteurs se réduit à un pianotement compulsif sur les portables… Un groupe hétéroclite, qui se cherche, mais qui devrait avoir la prétention de plus que dire.

Quatre à Quatre

Michel Garneau, Compagnie la revue de la flotte (Metz)

Quatre femmes, chacune étant la mère de l’autre. Chacune à l’âge de vingt ans. Chacune traînant ses propres boulets. Malheurs amoureux que l’on reproche à soi mais surtout à sa mère pour des pères déjà partit… Une grosse engueulade familiale, où rien ne se pardonne et tout se règle. Bon jeu d’acteur et mise en place de la situation lisible pour un décors d’intérieur efficace ne débordant pas de sa fonction. Huit clos moderne, et troublant au suites d’une pique où la chanson se déclenche, et au plaisir s’associant à la vue lorsque se découvre le désir féminin…

Pastorale pour pauvre

Charly Breton, Compagnie des Schkrougnouffpapovitchstûk (Nancy)

Au nom de la compagnie, l’humour serait à croire, mais le public tangue à l’incompréhension lorsqu’aux premières paroles, la boucle commence. Quatre personnages dans des vignes matérialisées par du fil, coupant des grappes de raisins d’un claquement de doigts. Quatre vignerons où plutôt deux ramasseurs et deux porteurs puisque la différence joue. Personnages peu sympathiques qui n’hésitent pas à tuer leur camarade pour avoir déserté les vignes… Une bonne dynamique de groupe où les mouvements fluides des corps en contacts créent une ambiance de folie construite à plusieurs, mais qui devrait mettre l’accent sur la lisibilité et l’accessibilité du message.

Des petits morceaux pour une longue histoire

Xavier Durringer et Jean-michel Ribes Compagnie H’Arvest Mendro (Metz)

Une pièce construite en cinq temps. Quatre monologues de présentations tenant sur le jeu d’acteur et un dernier de rencontres. Une pièce relativement comique qui, en se fiant à la claque, réussit dans ses ambitions. Pourquoi ne pas construire une situation ? Le titre s’en donne la superbe ! Le thème de l’incompréhension transparaît… Mais au lieu de déconstruire le monde comme le veut l’art du dernier siècle, pourquoi ne pas le reconstruire ? Au delà du néant, l’existence !

Chut !

Compagnie du Mirage

Un homme et une femme dansent. Il se battent, et de leurs corps amoureux surgit la conscience d’un personnage. Un homme torturé par l’enfance qui se reconstruit malgré le combat acharnée de ses pensées. Il haie sa mère, il a tué sa mère, il doit tuer sa mère dans son esprit pour vivre. Son père, le danseur, l’aide. Malgré ça, il est seul. Seul dans sa boucle spirituelle, seul face aux folies et aux démons qu’il a invité… Le public n’a rien compris. Dommage, c’est une superbe pièce, mise en scène avec génie, et la grâce de la danse sublime le tout d’un parfum exquis. Une émotion juste, talentueuse. Après tout, la danseuse était sa propre chorégraphe…

Contre l’amour

Esteve Soler, Atelier de mise en voix du T.U.N (Nancy)

Contre l’amour ou le retour du surréalisme dans toute la médiocrité de sa conception. Certes, l’incommunicabilité entre les êtres est une tragédie humaine, mais est-ce une raison pour nous mettre au plateau des comédiens lisant leurs textes sur un pupitre ? Sans compter qu’une fois encore, ce n’est qu’une suite de petites scénettes sans liens. Des objets d’une soir qui, par flatterie égoïste de l’auteur vont être lié dans une même œuvre, par la force de la grande flegme ! Se vautrer dans la facilité se juge ! Et qui se prétend artiste se soumet à un vrai travail qu’aucunes protections intellectuelle ne saurait souffrir !

Festival de l’horreur et de la mort qui tue.

Le festival se déroule un peu partout à Nancy. L’événement a déjà eu l’occasion de présenter ses expositions, sa sélection de courts métrages et des conférences d’un humour noir, joyeux. Reste encore la séance de spiritisme, la zombie-walk, ou son concours de sosies de chanteurs morts (et bien d’autre !) Un festival sérieux pour les gens de bon goût !

Rencontre avec Philippe Claudel

Samedi 27 octobre, l’auteur-réalisateur Philippe Claudel donnait une conférence au musée des Beaux-arts. Son but était de vendre un Livre/Guide-audio pour la réouverture du musée à travers une sélection de 18 œuvres qu’il commente à sa manière. Le jeune académicien de Goncourt défendait le droit du spectateur de s’approprier une œuvre en se racontant un histoire dessus, et en se contrefichant de la vision de l’artiste. Proposition rapidement discrédité par un vieille-dame, qui, avec beaucoup de respect, lui a fait remarqué que le tableau commenté n’était même pas regardé (Trois chaises, et non quatre pour un possible père)… 

Cirque

Le cirque Arlette Gruss débarque à Nancy place Carnot avec un nouveau spectacle : l’autre monde. Devant cet immense chapiteau se dresse un « Tout ceci est possible grâce à vous ». Nous prennent-ils pour des vaches à lait ? Néanmoins, une répétition publique se donnait le dimanche matin et donnait à qui voulait le voir une représentation gratuite sans le protocole de l’esbroufe : une manière d’intimer les gens à revenir le soir. Un spectacle bien ficelé, fait par des professionnels, pour les enfants.

Opéra

Léonardo Vinci, Direction musicale : Diego Fasolis

Artaserse ressuscite après trois siècles d’oublis avec l’un des meilleurs soprano de notre époque pour l’opéra de Nancy. Dommage que le coté sublime soit écrasé derrière une modernité cachant le manque de moyens : mettre sur scène les câbles, les spot, effacer les effets tragiques par des éléments brisant le rêve… Une mise en scène succincte, théâtralisé qui ne va pas au bout de son expérience. Il eu fallut intégrer les éléments extérieurs (une plaque tournante au sol, des panneaux coulissants) à la musique pour lui donner un véritable sens ! Heureusement, que l’opéra, c’est avant tout du chant, et que l’on se surprend à fermer les yeux pour mieux sentir, et ne pas être interféré par un visuel trop pauvre.

Hamlet ou la fête pendant la peste

Shakespeare, Mise en scène : Un Punk.

Partir voir Hamlet, en revenir bredouille…. Quelle déception que de se retrouver face à une adaptation plus que libre d’une pièce mythique à la portée humaniste. Pourquoi ne pas créer une œuvre originale ? C’est la sensation d’une arnaque qui attire par le titre… Décors creux se transformant au grée des scènes, pourquoi pas ! Seulement l’espace se retrouve confiné, (ce qui tendrait à l’introspection) mais avec un Hamlet sauvage craint, hurlant, toujours plus (Avec un manque évident de tragédie interne) le décors se retrouvait en contre-point ou plutôt en déséquilibre. Un lieu surchargé eu mieux convenu. Le goût du silence manquait à l’acteur, la valeur du regard, la gestion présentielle. Mais accordons lui le crédit d’une jambe fracturé, cette malheureuse performance s’observait plus que le jeu. En revanche, dans une proposition de mise en scène plus calme, l’homme serait perçut bien plus brisé. L’identification par compassion transparaîtrait et le spectacle fonctionnerait d’un plus. Musiques transitoires, relativement bien calé au début, mais plus approximativement par la suite. Une Ophélie salement théâtrale, avec un manquement véritable à la folie lors de sa barbouille de visage. En revanche, malgré une quantité de points noirs inutiles à lister, je trouve la fin relativement réussite, car la décadence des personnages s’y observe et la terre au sol, provenant d’un tombeau y marque l’empreinte de la mort dans un lieu qui devrait n’être que vie. A résumer, le spectacle est une vaste bouffonneries. Monsieur le metteur en scène Punk devrait enfin oser s’attaquer frontalement à shakespeare au lieu de tortiller autour, et sa verbe gagnerait en puissance.

L’étoile

Chabrier

Un opéra-bouffe, une opérette relativement raté si l’on considère les voix se brisent aux moments cruciaux, le manque de direction à l’orchestre, un livret fan-fan et une mise en scène revisitant totalement l’œuvre… Nous sommes dans les grands magasins fin XIXè du roi ouf… Dialogues parlés totalement réécrits et composition pas terrible. Le rire et l’opéra me semblent antagoniste. Par ailleurs, la salle est restée de marbre, que l’on aille pas dire que c’est moi qui médit en écrivant de vilains mots sur tout ce qui me tombe sous la main. Mieux vaut pointer ce qui ne va pas que de jeter des fleurs fanées.

2013

McBeth

Opéra de Nancy, Shakespeare/Verdi

Verdi ne va pas suffisamment loin dans son expression et coupe ses débuts de systèmes par un rythme ou une couleur sans transitions ni rapports avec le précédent : ce qui brise le texte. Piètres chanteurs ne poussent pas leurs voix et comédiens de foire. Sur-jeu, apparition du public dans les instants dramatiques… La lady n’était vraiment pas au niveau. En revanche, mise en scène avec beaucoup d’imaginations. Costumes sublimes (Le cœur de sorcières : un coté nonne, l’autre mort), un arbre sculpté apparaissent du ciel, une table ronde/miroir où le creux fait apparaître le délire, des armures géantes se transformant en plantes… La fin est bâclée et laisse dans le tiède par rapport à l’ouverture.
31/01/2013

Encore

Cie Ormone, Aurore Gruel, Françoise Klein, CCAM Nancy

Où gire l’intellect pour une contemplation béate, encore est un souffle de matière théâtrale travaillent sur le corps et mit en relief par les déformations sonores, les crispations lumineuses… Électrisé dans une hystérie amoureuse, le spectacle réclame au public de s’offrir entier à la machine pour décharger et endosser une colline vicié puis pure d’expressions de l’âme agité. Sans masques ni faux semblants, le jugement ne s’effectue plus et la liberté promise à l’ouverture par cette course à deux, montre qu’il est impossible de se gêner puisque l’individu reste entier et gagne au contraire en amplitude par la collaboration. Car ce que l’un fait, l’autre en est incapable seul. N’est ce pas le propre de l’amour que de se soutenir ? Mais comment réagir face au désir ? S’échapper, se bouder, se jeter, se mécaniser, dévier jusqu’à tuer ! La mort se fait alors une vague éthéré emportant tout. De l’ombre d’un noir à la fin musicale. Et la vie, aussi monstrueuse soit-elle, aussi animale et crue, n’enlève rien à l’homme, si ce n’est le regard critique de son jugement temporel.

Pour animer ce spectacle audiovisuel, le mot d’ordre est à la collaboration, à l’unité d’une équipe via l’ajout personnel de touches dirigés, supprimant le format conventionnel d’une metteuse en scène omnipotente qui ne peut – et parce que l’humain est faillible – avoir suffisamment de créativité originale dans des domaines éloignés. C’est un travail à cinq têtes où chacun de son poste, supplée à l’autre dans un concert de solistes attentifs : où les mélodies s’entrecroisent d’un maillage harmonieux. Ce n’est pas tant l’apparente noirceur du propos qui choque, mais plutôt l’œuvre en osmose avec les créateurs, comme débridés des conventions et reflètent la méthode. Si le public n’est pas encore prêt à recevoir le message, d’aucuns à la sortie ne s’oserait à la critique puisque la constatation est à la présence, à l’existence d’un Evénement irrattrapable (Le directeur m’empêcha de filmer…) et d’assistance au fantasme. Cependant, je m’aventurerai à proposer pour la suite de ne plus se cantonner à l’ambiance et de s’oser dans une narration poussé où la force des émotions naviguerait sans que les effets ponctuels ne transparaissent, nourrissant ainsi une transe hypnotique, dans le sublime. Le public, volontaire ou pas, se retrouverait face à lui même avant de s’oublier…
01/02/2013

Le testament de Vanda

Dans l’immobilité tenace de la vie ou son contraire ignominieux, il est une femme qui parle par savoirs. De l’expérience des rues jaillit l’éclat d’une volonté suzeraine : celle qui dicte malgré les violentes persécutions passés, une fatigue sans âge au présent, une certitude à venir qui ne se cherche plus dans un testament légataire à l’enfant d’une nuit sans amours. Des conseils de conduites, des remarques sans nombres où une pertinence à dénoncer l’autre barrière, celle qui assoupit la population par la peur se transforme en une âme brisé qui, de force, parce que la mort ne se fait pas comme les autres, s’enchâsse à la destinée. Rapidement, le théâtre perd ses artifices de proximité et dénude une femme jouant la comédienne : l’existence se raconte où la longueur choisit en brièvetés des moments forts se faisant le décisif incisif d’un souvenir perturbant les voix croyant aux calmes où se réinventent certaines idées fortes devenus par les multiples retours, des maison pour l’esprit, des points de sûreté que l’on refuse d’abjurer. Oui, la rue ronge : une fois absorbé, elle ne lâche plus et rien n’existe… Le malheur s’y fait confortable, évitant l’abandon du soi pour l’autre… La hargne sauvage et indomptable sans faiblesses ; à la misère s’oppose la misère. D’amour à passion, c’est la règle du don ! Une sphère céleste décharnée rougeoient par une aurore matinale avant de s’éclipser au soir sans raisons. Sa passable inutilité éphémère d’une nature perplexe notifie sa beauté. Tel est l’ignorance proclamé de l’admirable à l’enfant et l’offrande d’une mendiante au spectateur supprime la compassion pour la leçon. Du brut, de la matière riche qui se partage en autant de parts que d’oreilles attentives… Mise en scène peu recherchée. Pour l’utilité du décors, autant ne pas en mettre. Idem pour le danseur. Musique sans indépendances, lumières paraphrasantes. Transitions vulgaires. Vilains effets d’ombres et rétroprojecteur impertinent. Tout ne tient qu’au texte et à l’actrice.

Dorian Clair

2009

 

Les travailleurs de la mer

 

Les travailleurs de la mer, roman de Victor Hugo, a été mis en scène par Daniel Briquet. Défi improbable qu'à relevé l'acteur Paul Fructus dans un soliloque de deux heures... A l'aide de deux musiciens et d'un décor simple, le roman est présenté comme un conte imagé. Cependant, cette mise en scène du roman a-t-elle apportée de nouveaux éléments de compréhension, et à-t-elle permis aux spectateurs une meilleure immersion que le texte seul ? Nous allons pour cela évaluer les divers aspects et composantes de la mise en scène. En premier lieu, nous aborderons la musique, pour continuer avec le jeu d'acteur et enfin, nous parlerons du jeu de lumière.

Au début de la pièce, une musique s'élève pour accueillir le spectateur. Celle ci est principalement composée de deux instruments : un synthétiseur et un accordéon. Plutôt simple au départ, elle deviendra par la suite, endiablée dans les temps forts. Cette omniprésence permanente qui accompagne le spectateur permet ainsi de plonger dans un état de demi-rêve. Quoi de plus majestueux qu'une musique rythmée, lors d'une scène d'action? Il est fort probable que lorsque le capitaine est attaqué par le kraken, si il n'y avait pas eu de musique, une rupture immédiate se serait produite, entre l'acteur et le spectateur. Ce dernier se serait contenté de regarder gesticuler le capitaine et n'aurait rien ressenti...

L'acteur dit le texte, parle le texte, mais surtout fait comprendre le texte.... Paul Fructus, par divers procédés a permis une immersion totale. Le texte de Victor Hugo est normalement constitué d'interminables descriptions. Cependant, en changent de voix pour chaque personnages, en changent de jeu, de posture, chacun des habitants du livre ont pris vie. De la même façon, lorsqu'il est narrateur, l'acteur ne se contente pas de réciter son texte, mais de le jouer. Il fait ainsi passer certaines phrases sous formes d'humour, de remarques singulières. Il parvient à décrire et à rendre clairvoyant le rapport entre les personnages. De cette manière, le spectateur comprend mieux que par la simple lecture du roman et s'identifier aux personnages.

Le jeu de lumière évoluera tout au long de la pièce pour en être le pilier. Lors de la tempête, l'obscurité et le stroboscope imitent les éclairs font prendre conscience du danger. Sans cela, on n'aurait pas pu sentir Gilliat en péril... Cela apporte une magie visuelle qui est totalement absente des romans, soutient l'imagination et mieux ! L'exalte.  

Pour conclure, nous pouvons dire que la mise en scène et ses différents éléments apportent beaucoup à un livre qui est au départ.... « Ronflant ».... Il maintient l'attention et laisse partir le spectateur avec la singulière impression d'avoir vécu le livre.

Cosi Fan tuttu

Cosi Fan tuttu, mis en scène par Yves Beaunesne et un opéra de Mozart qui fut joué le mardi 2 février au théâtre de Nîmes. Nous allons développer plusieurs axes, à commencer par la musique, puis nous parlerons de ce qui touche la mise en scène (jeu de lumière, musique, costumes...) et enfin nous aborderons ce qui relève de l'expression dramatique à l'Opéra.

En dépit de mon respect pour Mozart, je n'ai pas apprécié la musique. Celle-ci a un caractère d'ambiance, et n'avait pas de véritable intensité. Elle ne servait qu'à souligner les propos des chanteurs. Une musique d'ascenseur aurait été aussi efficace... De plus, le chant qui peut être au départ divertissant finit par être désagréable au bout de trois heures et demie... Cependant, on peut applaudir la façon de chanter des comédiens : ils parviennent à jouer tout en maîtrisant parfaitement le chant. L'orchestre, lui, était toujours en mouvement.

L'histoire est d'une banalité ahurissante... Au bout de trois minutes, on devine la fin. Cela conte deux amis voulant vérifier la fidélité de leurs petites amies. Aussi miment t-il de partir, pour revenir ensuite, déguisés en Taliban. L'histoire montrera les tentatives de séduction des deux jeunes hommes. L'Opéra était en Italien, et le sous titrage empêchait de regarder et d'apprécier le jeu d'acteur à leur juste valeur. Toutefois, même si elle demeure à l'état de simple canevas, l'histoire est présente : l'Opéra n'est  pas du chant pour du chant, mais possède un but, une portée.

Le décor est constitué d'un mur de bois, de deux armoires, de tables et de plusieurs chaises en bois. Des fenêtres dérobées peuvent s'ouvrir sur le mur et, en haut, on peut apercevoir une sorte de petit balcon. Quelques livres sont dispersés dans la pièce. Au centre, trône un téléphone. Ceci permet de situer chronologiquement l'œuvre, et donne des informations quand à la classe sociale des personnages.

Le jeu de lumière était peu développé. La couleur blanche de celle-ci servait seulement à donner une impression de calme et de confort. C'est une affaire trompeuse, car en vérité, il n'y a aucun calme chez les personnages. Surtout quand ceux-ci chantent leurs désespoirs.

Les costumes, rustiques pour la plupart, permettaient de savoir immédiatement à quel personnage nous avions affaire. L'habit noir pour le notaire, ou la salopette pour la dévergondée.

Les accessoires étaient dangereux : piquant pour les fleurets, contondant pour les livres. Ceux-ci ont un caractère important dans le déroulement de la pièce. La table de réanimation sert à surveiller les Albanais, les photographies prouvent les fourberies des cœurs amoureux.

L'opéra, tout comme le théâtre possède des règles qui lui sont propres. Cependant, les deux possèdent des caractéristiques communes. Ainsi, l'Opéra possède une once d'expression dramatique. En effet, le chanteur se doit de marcher, d'être en mouvements et d'avoir des expressions faciales. Un comédien a une façon de déclamer qui lui est propre. Le chanteur a un travail d'autant plus impression qu'il doit maîtriser sa voix à la perfection. La musique est constituée d'une multitude de petites mélodies douces. Une mélodie dissonante permettait de souligner la colère contenue des personnages, et de monter cette colère en puissance. De plus, les décors permettent une certaine interactions. Les portes/fenêtres dérobée ainsi que la terrasse en haut des bâtiments permettaient des dialogues entre les personnages. 

Oncle Vania

Pour cette étude, je vais faire un résumé de la pièce puis je parlerai de ce qui m'a plu et de ce qui ne m'a pas plu et enfin, je ferai une analyse de la mise en scène.

 

Oncle Vania, écrit par Anton tchekhov en 1897 et joué par la troupe “Les possédés” nous livre l'expérience d'un groupe de personnages singulier. Oncle Vania, un homme d'une quarantaine d'années a enfin ouvert les yeux sur sa vie. Jusqu'alors, il n'avait travaillé que pour servir Sérébriakov, un vieil intellectuel gonflé par son égo. Un an avant la pièce, Vania se rend compte que son beau frère n'est finalement qu'un homme sans avenir. Désespéré, avec l'amer goût d'avoir gâché sa vie et les années de sa jeunesse, il se montrera cynique face à tout ce qui l'entoure. Sur cette ambiance tendue se dessinera d'autres personnages. Histoire d'amours ou de mœurs, chacun aura une personnalité à part entière. Un médecin alcoolique n'aimant que la nature, une femme découvrant qu'elle n'est que superficielle, et n'a pour seul rôle que d'attirer les hommes... Au milieu de neuf histoires croisées, demeure l'alcool, indigne mais fidèle compagnon.

 

Pour ce qu'il m'a plu, je dirais que les acteurs étaient excellents. Il n'y a pas eu, ou du moins peu de faux. La voix était juste, bien placée. Certains avaient l'handicap d'un accent. Les déplacements prévus par la mise en scène était maîtrisés, fluide. Les changements d'actes rapides et efficaces. La musique, bien que n'intervenant que très peu, était voulu par les personnages qui pouvaient s'en approprier les usages. C'est à dire que c'était eux qui la mettait en marche ou l'éteignait. Les costumes, à la fois sobres et complets convenaient comme un gant aux caractères des personnages. Ainsi, le professeur sera dans un costume-cravate tandis que Sonia portera des vêtements peu élégants. Le jeu de lumière était particulièrement développé avec, au milieu de la pièce un passage où une centaine de bougies sont allumées et éclairent le public. Il y avait besoin de très peu de machinistes, puisque c'était les acteurs qui s'occupaient des éléments du décors.

 

Par contre... La pièce soufre d'un problème d'histoire. Celle-ci tarde à se mettre en place et les personnages bien que reconnaissables sont difficile à cerner. L'accroche n'est pas immédiate et fait perdre de l'attention. La musique est minable comparée a d'autres pièces. Mais c'est peu être un effet voulu. (Note de 2017 : j'ai lu toutes les pièces de Tchekhov d'affilé... Certaines ont des scènes copiées collées, le nom des personnages ne change parfois pas. En gros, il a seulement écrit une ou deux pièces qu'il a remixé. Sa carrière est un auto-plagiat. Cet auteur ne mérite pas autant de gloire...)

 

Le public est divisé en deux, avec la scène au centre, sans casser le quatrième mur. Les acteurs sortent sur les cotés. De cette façon, la scène semble à une pièce de maison où il y aurait quatre portes. Les personnages apparaissent et disparaissent sans se cacher. Ainsi, il n'est pas rare d'entendre un des acteurs continuer à crier derrière la scène. Il sera visible pour certains ou invisible par d'autres. Ce qui fait une expérience différente de la pièce si l'on s'assoit sur deux chaises opposées. Le fait que la scène soit divisée en deux apporte à la pièce de Tchekhov un gros travail de mise en scène, avec un intérêt notable. En premier lieu, cela supprime une barrière : celle de l'interdit de faire un dos-public. Cela rend la pièce plus vivante. Les personnage peuvent se parler de face et non en trois quart. Cependant, cela rend le travail de mise en scène compliqué car il faut permettre au public d'assister à la pièce. Les acteurs doivent se placer avec exactitude et ceci entraîne un travail considérable. De plus, le fait qu'il y ait neuf personnages rend les choses plus compliquées à gérer. Cela donne l'impression d'assister à de véritables disputes, car la position de chacun des acteurs va donner  l'avis d'un des personnages sur un sujet et ce, simplement par sa localisation. En effet, un personnage éloigné va être distant à la dispute et ne se sentira pas concerné. Un personnage plus proche sera au cœur de la dispute. Ou bien, si deux personnages sont cote à cote on va comprendre qu'ils ont des affinités. Et ce, sans qu'il y ait besoin de l'expliquer. Cependant, pour réussir à faire une telle mise en scène, il faut comprendre à fond comment réfléchissent chacun des personnages et cela demande une grosse étude sur le texte. De plus, le spectateur est très proche des acteurs. Cela donne une impression de convivialité et donc permet de mieux s'intégrer à la pièce. Il y a même la presque impression de participer, et non d'assister à la pièce, comme pour une salle de théâtre classique. La table mise en place à la moitié de la pièce indique la nuit car on allume des bougies par dessus. Celle ci est allongée et prend presque toute la scène. Cela reste dans l'optique de permettre au public d'assister à la scène, car il n'y a pas de préférence particulière des acteurs pour s’asseoir. C'est ce qui rend la pièce vivante et qui est voulu par le texte. La pièce de Tchekhov à besoin de compréhension. Si l'on est pas au cœur du drame, on passe à coté de certains messages sous-entendues. On a besoin de la vivre, prendre partie et non pas d'assister et d'écouter sagement des déclamations. La mise en scène proposée par « Les possédées » est donc une réussite.

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